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Quelques étapes du peuplement du Massif central francais dans leur contexte paléoclimatique et paléogeographique

Les phénomènes volcaniques provoquèrent des modifications brutales et de grande ampleur dans l’environnement physique et biotique susceptibles, d’avoir influé sur les comportements préhistoriques. Les temps protohistoriques consacrèrent l’exploitation simultanée des niches écologiques de plaine et d’altitude et ouvrirent la voie de leur rentabilisation. Les étapes reconnues du peuplement du Massif Central français illustrent-elles des réponses aux stimuli du milieu ? Pour essayer d’apporter des éléments de réponse à cette proposition, l’étude examine tout d’abord la nature des grandes contraintes naturelles, puis, quelques exemples représentatifs des principales époques de l’histoire humaine, du Pléistocène supérieur au début de la période historique en Auvergne et en Velay. (Par J.P. Daugas et J.P. Raynal).

Au terme d’une lente conquête, l’appropriation du milieu naturel des moyennes montagnes du Massif Central ne fut réalisée pleinement que très récemment, au cours des cinq derniers millénaires avant notre ère. Le peuplement préhistorique fut en effet largement dépendant des caractères accusés du relief et des paléoclimats : fragmentation du paysage, conséquence de la longue histoire tectonique de cette zone de rift, puissante empreinte glaciaire imposée sur une large part du massif.

Au début du dernier glaciaire, les moustériens charentiens pénétrèrent au coeur dumassif oriental (Velay) en suivant lesgrands axes hydrographiques. L’installation des condition pléniglaciairescantonna ensuite les populations du Moustérien et du Paléolithique supérieur ancien à la périphérie des zonesd’altitude.
A la faveur d’améliorations climatiques limitées, des groupes du Paléolithique supérieur (Périgordien,Protomagdalénien, Magdalénien ancien) empruntèrent à nouveau les itinéraires du Val d’Allier et du cours de laLoire.

Lors de la déglaciation, les populations du Paléolithique final, puis de l’Epipaléolithique, occupèrent pluslargement les massifs internes et accèdèrent aux terroirs montagnards. La mésolithisation, puis la néolithisation,renforcèrent l’emprise humaine sur les hautes terres et autorisèrent les premières manipulations du biotope.

Au bout du compte, l’homme a adopté durant les cent derniers millénaires un comportement très opportuniste, rythmé ici par la disponibilité des terroirs d’altitude.


Texte complet dans" Variations des paléomilieux et peuplement préhistorique, Cahiers du Quaternaire, n° 13, CNRS Ed., 67-95, manuscrit.
Actes du colloque du Comité français de l’I.N.Q.U.A. - Talence, 3-4 Mars 1986
"Relations entre les variations des paléomilieux, le peuplement préhistorique et l’occupation du sol"

(1) Direction des Antiquités Préhistoriques d’Auvergne, Hôtel de Chazerat,
rue Pascal, 63000 Clermont-Ferrand.
(2) Université de Bordeaux I, Institut du Quaternaire - Centre François Bordes,
U.A. 133 CNRS, Avenue des Facultés, bâtiment de Géologie, 33405 Talence cedex.